Chat avec Thomas Fersen



Notre invité de la semaine est un auteur-compositeur de génie, qui a déjà signé quatre albums attachants et subtils, reconnus et plébiscités par une critique unanime. Avec sa voix éraillée, ses musiques intemporelles et son univers intime et peuplé d'une myriade de bestioles en tous genres, Thomas Fersen a tout pour séduire les amateurs de bonne chanson française. Un poète nous fait l'honneur de venir participer à un "chat" en direct sur notre site, alors ne ratez pas cette occasion de dialoguer avec cet artiste au talent indicutable...

Né à Paris en 1963, dans le quartier de Ménilmontant, Thomas Fersen s'intéresse rapidement à la musique et prend des cours de guitare alors qu'il n'a que quinze ans. Passionné au plus haut point par cette forme artistique, montant au passage quelques formations rock plutôt éphémères, Thomas commence à se consacrer à la musique, ce qui ne l'empêche pas d'obtenir son bac scientifique, suivi comme trop souvent par les affres du service militaire. Une fois terminé, Thomas Fersen succombe à sa soif de voyages et de découvertes et part deux mois en Amérique du Sud. Changement radical de cap ensuite, puisqu'il retourne en Europe et découvre la Scandinavie. C'est d'ailleurs en Norvège qu'il se met à écrire de nouvelles chansons et trouve ce pseudonyme de Thomas Fersen, qui marque un tournant de sa vie qu'il souhaite désormais consacrer à la musique.

Il commence alors à se produire dans de petits piano-bars avec son épouse, qui l'accompagne au piano, et travaille dans le même temps au sein d'une maison de disques. Il rencontre ainsi Vincent Frèrebeau, un guitariste qui officie sur le label Vogue et lui permet de sortir deux premiers singles, passés complètement inaperçus à leur sortie en 1988 et en 1990. Pas découragé pour autant, Thomas poursuit ses apparitions dans les piano-bars et profite de la promotion de son ami Vincent Frèrebeau, nommé à la tête du label Tôt ou Tard, pour sortir un premier album, "Le bal des oiseaux", qu'il met deux ans à réaliser et qui sort enfin en 1993. La critique accueille ce premier volet des aventures de Thomas Fersen unanimement, et propulse le jeune homme en nouvel ambassadeur de la chanson française, ce qui lui vaut d'obtenir notamment le prix de la révélation masculine de l'année aux Victoires de la Musique 1994. Fini les petites scènes des piano-bars parisiens, bonjour les plus belles scènes de l'hexagone et des festivals francophones.

Son deuxième album, "Les ronds de carotte", sort en 1995 et connaît le même succès d'estime, sans toutefois rencontrer un public faramineux. Mais c'est aussi ce qui fait le charme de Thomas Fersen, une musique intimiste destinée aux amateurs de chanson française et de poésie, sans concessions et aux antipodes de la mode. Un public néanmoins de plus en plus nombreux à adhérer à cet étrange univers, aux sonorités intemporelles qui développe des thèmes de la vie de tous les jours, des petites tranches de vie tantôt légères, tantôt amères, mais jamais gratuites.

Le troisième album de Fersen sort deux ans plus tard et propose des musiques plus fouillées, qui mélangent allègrement violon, piano, musiques tziganes et latines, portant les textes à un degré supérieur. Thomas travaille désormais en collaboration avec Joseph Racaille, qui réalise les arrangements de ce troisième opus, "Le jour du poisson". Parallèlement, Thomas Fersen trouve une réelle identité sur scène, loin du garçon timide et effacé qu'il était à ses débuts. Sa gouaille est désormais affirmée, il danse et communique avec son public, accompagné de musiciens acoustiques de renom qui le poussent à sublimer une voix toujours au bord de la rupture, au charme incontestable.

Et, comme de coutume, l'année 1999 est marquée par la sortie d'un nouvel album de Thomas Fersen, qui s'affirme comme l'un des plus grands chanteurs de variété française de cette fin de millénaire, discret, léger et indémodable. Son zoo musical ne cesse de s'étoffer aux poissons, lapins, papillons et autres oiseaux des débuts viennent s'ajouter un lion, une blatte, un moucheron ou encore une chauve-souris. Ces animaux, portés par des titres évocateurs, sont accompagnés de personnages aussi divers qu'Irène, Dugenou ou Marie-des-Guérites, peuplant l'univers décalé d'un Thomas Fersen au mieux de sa forme et de son art, toujours servi par le travail de Joseph Racaille dont les arrangements sont de plus en plus majestueux.

C'est un artiste épanoui sincère et atypique que nous vous proposons de rencontrer à l'occasion de ce "chat", alors n'hésitez pas à venir lui poser toutes vos questions en direct et à savourer ce moment privilégié avec ce poignant bonhomme qu'est Thomas Fersen... A découvrir ou à redécouvrir de toute urgence.

Harland Benjamin
top50online
 Décembre 2000