Thomas Fersen, ou l’art de rester soi-même



Depuis sa première visite au Québec,en 1993, Thomas Fersen connaît une popularité qui ne cesse de croître. Rencontre avec un être aussi anti-conformiste que le sont ses compositions.

Auteur, compositeur et interprète, Thomas Fersen chante le petit peuple, les paumés, les laissés-pour-compte de toutes sortes. « Parce que ce sont eux les plus intéressants et parce qu’on a tous, un jour ou l’autre, été l’un d’eux » affirme le chanteur. L’artiste parisien en est maintenant à son quatrième album, d’où le titre de son tout dernier (« 4 »), sorti en 1999.

Sa marque de commerce : l’authenticité

« Dans toutes mes chansons, il y a une base autobiographique » explique Thomas Fersen. Et en ajoutant une part d’imagination et d’observation, cela donne des chansons comme Les malheurs du lion ou Dugenou, autant de petites histoires, parfois drôles, souvent touchantes. Certains y retrouveront la facture d’un Trenet ou d’un Gainsbourg, mais les « vrais » fans de Fersen reconnaissent et apprécient sa musique pour ce qu’elle a d’unique et d’authentique. « Je suis hors norme pour l’industrie française » admet le chanteur.

Un excellent moyen de promouvoir le français !

Thomas Fersen manient les mots avec une dextérité et une rigueur constante. « Il n’y a plus beaucoup de chanteurs comme moi qui insistent sur la langue française » affirme le chanteur. Mais l’amour et le respect que porte l’auteur à la langue française, son public les partage également. « Je pense que les gens qui viennent m’écouter font partie de cette catégorie de personnes qui savent apprécier les subtilités et la beauté de cette langue » avance le chanteur.

Des instruments hors du commun

« Ce que je fais n’est pas fixé dans le temps, c’est intemporel » confie le chanteur. Classique et moderne à la fois, la musique de Thomas Fersen étonne aussi par les instruments dont il se sert pour bercer ses textes. Violon, clavecin, mandoline et accordéon côtoient le vieil orgue Hammond et le piano Wurlitzer. « Les mots ont leur propre rythme et la musique en est le prolongement naturel » explique le chanteur.
Thomas Fersen s’entoure de cinq musiciens pour refléter le son que l’on retrouve sur son album. Et avec sa voix un peu éraillée, et son charme bon enfant, le chanteur se démarque du paysage musical français, et québécois aussi.

Le Québec et Fersen : une histoire d’amour

« J’adore le Québec! Et particulièrement Montréal » En fait, le Québec, c’est presque comme des vacances pour Thomas Fersen! Moins de pression, beaucoup d’espace, une qualité de vie qu’il apprécie. « Je pense d’ailleurs revenir au mois de décembre » annonce le chanteur. Sinon, ses fans pourront compter sur lui en 2002, puisque l’artiste compte lancer son cinquième album d’ici là. « Un album qui sera différent de tout ce que j’ai fait jusqu’à présent » déclare t-il. À en juger par son parcours sans fausse note, on peut certainement en attendre, et entendre!, le meilleur.

Bergeron Isabelle
mokasofa
 Mai 2001