Le jour du poisson



"Trenet, Brel, Ferré, ça fait beaucoup de pères, non? Je suis le fils d'une seule personne, mon père !" s'exclame Thomas Fersen lorsque l'on évoque la paternité de sa musique avec ces légendes de la chanson française.
Révélation de l'année 1994 aux Victoires de la musique grâce au "Bal des oiseaux" (l'album du même titre s'est vendu à 56 000 exemplaires), cet ancien punk, âgé de 34 ans, est père d'une petite fille de 6 ans. Son deuxième album, Le Jour du poisson (WEA), confirme tout le bien que l'on pensait de lui.
Thomas Fersen, auteur-compositeur-interprète, paraît serein. "Je ne ressens aucune pression et la reconnaissance de mon travail n'a en aucun cas perturbé ma vie... Ce disque est le cheminement logique de mon travail d'écriture. Lorsque je finis un album, je continue d'écrire en pensant au suivant. Ce n'est pas un milieu de frileux, ou alors je suis inconscient."
Jazz, tango, folklore tzigane, avec notamment "Bucéphale", la musique de Thomas Fersen chemine via La Nouvelle-Orléans, Bucarest et Cuba. Avec sa voix éraillée qui rappelle Arthur H et son goût prononcé pour les mots (Prévert), Thomas Fersen s'inscrit dans la grande tradition des chanteurs à textes français et se veut être un rempart face à l'invasion anglo-saxonne.
"La musique anglaise est omniprésente sur les ondes. C'est une musique conformiste, réactionnaire et colonisatrice. A côté, nous sommes des Indiens."

MEREU Laurent
France-soir
  1997